A ceux qui rêvent partir étudier à l'étranger : Lisez ceci.
Mon tout premier job à Odessa, en Ukraine, c’était simple : décharger des sacs de ciment et des cartons de carreaux d’un camion, puis les monter jusqu’au 17ᵉ étage d’un immeuble en rénovation.
Ce qu’on ne nous avait pas dit, c’est qu’il était interdit d’utiliser l’ascenseur pour transporter ce type de matériel dans ce bâtiment-là. Il fallait donc grimper les 17 étages à pied 😂.
Nous étions au total 11 travailleurs. Un mélange d’étudiants camerounais, congolais, et de travailleurs moldaves et tadjiks.
On s’est organisés, on a fait la chaîne. Moi, j’avais un étage et demi à gérer.
Je vous dis déjà, je n’ai pas tenu 10 min. La cadence était folle. C’était dur, massah. Je transpirais, ma tête tournait, j’avais le vertige.
J’ai tout arrêté, je suis descendu voir le chef de chantier et j’ai dit : je rentre, je ne peux pas continuer 😄.
Il m’a répondu en russe. Je ne comprenais presque rien. Tout ce que je voulais, c’était partir.
Pour la petite histoire, ça faisait plusieurs mois que je cherchais du travail. Je suis arrivé à Odessa (Ukraine) l’hiver 2011.
J’étais en подготовительный факультет (faculté préparatoire).
Après avoir payé ma scolarité, ma chambre et le matériel nécessaire pour mon installation, il me restait juste assez pour finir l’année universitaire.📚
Il me fallait donc une entrée d’argent pour préparer l’année suivante.
C’est comme ça que j’ai activé le petit réseau de Camerounais que j’avais sur place. Le grand Buffalo m’a demandé de laisser passer l’hiver et m’a promis de me trouver du travail à l’arrivée des beaux jours.
À Odessa, il pouvait faire jusqu’à-10 degrés 🥶. Il savait très bien qu’un nouveau ne tiendrait pas dehors à cette période là.
Chose promise, chose faite.
Un matin du printemps 2012, mon téléphone sonne 📞: Buffalo avait du travail pour moi.
J’étais excité, enthousiaste à l’idée de “choquer” mon premier job étudiant 😅.
Vous connaissez la suite de l’histoire.
Très souvent, quand un jeune quitte le pays pour aller étudier en Europe après le bac, il n’a presque jamais fait un vrai travail.
Il se prend souvent pour King Kong et arrive avec son plan de travailler à côté de ses études pour financer son quotidien.
Les gars, en vrai, vous n’êtes pas prêts.
Même moi qui avait travaillé 3 ans après le bac à Mokolo, je n’étais pas totalement prêt.
Combien d’étudiants étrangers se retrouvent piégés parce qu’ils n’ont pas de ressources pour financer la suite de leurs études 💔?
Partir étudier à l’étranger, ce n’est pas seulement changer de pays ou accéder à une meilleure formation.
C’est changer de rythme, d’effort et de repères.
Derrière chaque photo de diplôme ou de paysage européen, il y a souvent des histoires de fatigue et de courage.
Aux futurs étudiants : préparez vos valises mais surtout votre mental.
partez avec des rêves, oui. Mais aussi avec de la patience, de la discipline, et un vrai plan.
Ici il ne suffit pas d’avoir de bonnes notes. Il faut aussi savoir encaisser la solitude et parfois la fatigue.
Aux parents : n’idéalisez pas l’Europe. Soutenez vos enfants avec lucidité. Ils auront besoin de vous plus que vous ne le pensez.
Soyez son refuge, pas sa pression.
Raoul MBE, 06.04.2025
Dites-moi que vous aussi vous avez un jour voulu démissionner après 17 minutes de boulot 😅.