En 2014, chaque jeudi, je travaillais 20 heures d’affilée sans dormir.

J’ai payé une formation pour fuir la galère. J’y ai appris que le vrai raccourci, c’est le temps long.

J’étais veilleur de nuit dans un hôtel à Annecy (en France), à temps partiel, et étudiant en 3ᵉ année en journée.

Je travaillais les jeudi, vendredi et samedi soir, de 22h à 7h (9 heures au total).

Le travail en lui-même était simple et les collègues sympas, mais les horaires de nuit, en plus de mes études de jour, rendaient la vie compliquée.

Le jeudi, par exemple, je finissais les cours à 17h.
Je me dépêchais de faire mes 3 heures de sieste dans ma chambre sur le campus.

Ensuite, je mettais mon costume et je prenais le bus pour le boulot qui commençait à 22h.

Mon travail consistait à tout faire sauf veiller 😅.
Je passais l’aspirateur, je faisais briller les assiettes du restaurant, je recevais les clients qui arrivaient tard et je préparais le petit-déjeuner pour les premiers clients de 6h.

Le vendredi matin, vers 7h10, je prenais le bus direction le campus, je prenais ma douche et j’allais directement en cours de système d’information 😅.

J’enchaînais les cours de 8h à 17h, puis j’allais me reposer pour reprendre à 22h à l’hôtel.

J’étais fatigué.
Je somnolais souvent en cours.
Je voulais tout arrêter. Même faire une pause.
Mais je ne pouvais pas.

Mon école tolérait au maximum 5 heures d’absence justifiées par semestre.
J’avais besoin d’argent pour vivre.
Je devais valider mon année pour renouveler mon titre de séjour 😎.
Sans diplôme, j’allais faire ce genre de travail toute ma vie.

Arrêter n’était donc pas une option.
Il me fallait trouver un autre boulot.

C’est dans cet état de fatigue chronique que j’ai commencé à chercher des alternatives.
Et je suis tombé sur un gourou sur YouTube qui expliquait qu’on pouvait gagner sa vie sur Internet facilement, en achetant sa formation à 165 €.

Son concept était simple, il suffisait de :
• trouver un centre d’intérêt,
• créer un produit digital autour de ce centre d’intérêt,
• apprendre le marketing,
• attirer les clients via la publicité Facebook,
• vendre le produit.

Comme par hazard sa formation était là pour nous montrer comment faire de A à Z.

Je voulais arrêter de courir, et son offre semblait être un bon plan.

J’ai payé, j’ai suivi l’intégralité de la formation en un temps record et j’ai mis tous ses conseils en pratique.

En 2015, j’ai vendu des services de marketing digital et de coaching en business en ligne 😅.

Sauf que les portes de la liberté financière ne se sont pas ouvertes à moi.

Après plus d’un an, j’ai arrêté ce business en ligne et je me suis concentré sur mon poste de veilleur de nuit et sur mes études.

Je n’étais pas à l’aise avec cette approche qui consistait à vendre un service que je ne maîtrisais pas moi-même.
Et surtout, ses méthodes ne marchaient pas. Je n’avais pas de clients 😅.

Mécontent, j’ai longtemps pensé que toutes ces formations étaient des arnaques. Des pyramides de Ponzi.

Avec le temps, j’ai compris que le vrai problème n’était pas le contenu, mais la promesse de résultat que ces formateurs garantissent.

Mon avis ?

Une formation ne doit pas vendre une promesse de résultat, mais permettre une vraie montée en capacité par la transmission de connaissances, de compétences, de techniques et d’ outils — et donc une transformation personnelle.

Cette formation m’a tout de même transmis quelques techniques d’écriture.
D’ailleurs, c’est grâce à elle que j’ai écrit pour la première fois des dizaines de publicités et de textes dans le but de convaincre des clients potentiels d’acheter mes produits et services.

Ce que j’ai appris ?

La détresse pousse parfois à croire aux raccourcis, mais tous les vrais projets se construisent sur le temps long.

On ne construit rien de vrai avec des promesses magiques. Mais on peut tout bâtir avec un peu de clarté et beaucoup de temps.

Raoul MBE, 05.04.2025

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