L’intelligence est artificielle mais l’émotion réelle.
En 2016, je cherchais une alternance pour ma dernière année d’études.
C’était l’une des options que j’avais pour fuir les boulots étudiants qui me faisaient passer des journées interminables.
Après plusieurs candidatures, j’ai décroché un entretien à La Poste de Bordeaux.
Le poste ? Ingénieur en amélioration continue dans un centre de tri.
Pour le trajet de Lyon à Bordeaux, j’ai pris un covoiturage. Le conducteur était un jeune architecte.
Et si tu me connais, tu sais que je suis une vraie pipelette.
Oui, un King Toly. Discussion sur discussion…
À un moment, on passe devant une grande “œuvre d’art” en béton, en plein milieu de nulle part.
Et là, je sors :
— Encore de l’argent jeté par la fenêtre. En plus c’est moche. Ça sert à quoi, franchement ?
Lui :
— Raoul, tu ne peux pas dire ça… bla-bla-bla.
Je ne me souviens plus exactement de ce qu’il m’a dit, mais mon cerveau ne connectait pas.
Pour moi, à ce moment-là, c’était juste un architecte qui défendait le travail de ses collègues. Point.
Sauf que depuis que j’écris, je regarde les choses autrement.
Je porte un intérêt particulier à tout ce qui touche au travail créatif.
Je comprends mieux ce que ça coûte de créer.
Je comprends le doute, l’effort, la solitude parfois, pour faire naître une idée là où il n’y avait rien.
Et puis, il y a l’intelligence artificielle.
Même si c’est encore tôt pour mesurer son impact, je suis convaincu d’une chose :
elle va profondément transformer nos vies.
Il est fort probable que les domaines d’hyper-spécialisation soient les plus touchés.
Parce que l’IA sait faire mieux que l’humain, sur certains aspects très précis.
Mais tout ce qui touche à la création ? À l’émotion ?
Ça restera humain. Parce que l’IA reste ce qu’elle est : artificielle.
Moi, je travaille avec l’IA au quotidien. Par exemple tous mes textes passent entre ses circuits.
Je corrige mes fautes avec elle, je lui demande des synonymes, je teste des tournures…
Bref, c’est un assistant boosté aux stéroïdes.
Mais ce sont mes histoires. Mes émotions. Mes réflexions. Sans moi, elle n’aurait rien produit.
Sans IA, peut-être que je publierais 3 textes par semaine au lieu de 7.
Mais sans moi, l’IA n’aurait jamais publié ces textes. Ni ces histoires.
C’est comme utiliser un tournevis électrique au lieu d’un tournevis manuel.
Tu travailles plus vite. Mais c’est toujours ta main qui guide l’outil.
Alors dis-moi…
Tu crois vraiment que c’est l’IA qui a rédigé ce que tu viens de lire ?
Et surtout : tu penses que toi, tu aurais pu écrire ce texte juste avec elle ?