On a assez travaillé pendant l’esclavage, sal***!

Si en 2014 tu écoutais le rap français, tu as probablement aimé le titre Se-vrak de Kaaris. En tout cas, moi je l’ai écouté des centaines de fois.

Quand je pense aux paroles de cette chanson, j’ai envie de me cacher. J’ai honte presque 🥹.
Une fois de plus, je me suis demandé ce qui me plaisait dans ce titre et dans plein d’autres du même style d’ailleurs !

Voilà le genre de choses qui me font réaliser que l’être humain change. Certains évoluent, d’autres régressent 😅. Il paraît qu’on ne stagne pas. Si tu n’évolues tu devrais avoir peur.

J’ai réellement arrêté d’écouter ce type de chanson vers 2020. En fait, je ne voulais pas que mon fils entende ce genre de choses quand on était en voiture ou au salon. Du moins, pas à 2 ans. Surtout qu’a cet âge se sont de vraies éponges.

Ce week-end, pour une raison que j’ignore, j’ai écouté en boucle Afsana de Fally Ipupa, comme un ancien sauveteur de Mokolo qui se respecte.
Bien sûr, en chantant faux du lingala que je ne comprends pas.

Et à un moment, mon fils m’a dit :
— Papa, qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi tu écoutes cette chanson plusieurs fois ?

Je lui ai répondu :
— Parce que j’aime.
Et lui :
— Tu peux m’expliquer ce qu’il dit stp ?

Et là, j’ai avoué que je ne comprenais pas tout, mais que j’allais tout lui expliquer plus tard.

Le soir, j’ai fait quelques recherches. Sur le site paroles . net, j’ai trouvé l’intégralité de la traduction.

J’avoue que j’ai été un peu déçu en lisant la traduction. Rien de très intéressant. Bref, je n’ai pas eu le courage de lui expliquer en détail.

Cette expérience m’a fait prendre conscience que j’ai banalisé le fait de chanter faux. Souvent sans rien comprendre aux paroles.

Au Cameroun, il y a plus de 200 langues, et depuis tout petit, j’ai normalisé le fait d’écouter et d’aimer des chansons sans jamais rien comprendre. Peut-être c’est pour ça que je n’y pense même plus.

Moi qui essaie de lui apprendre à etre curieux à comprendre les choses dans leur intégralité… J’ai eu un peu honte de ne pas être le bon exemple.

Est-ce que je vais alors remettre en question toutes les chansons de makossa, de bikutsi ou de ndombolo que j’adore, mais dont je ne comprends même pas les paroles ?
Non.

Nos enfants nous font grandir.

Ils questionnent nos habitudes de manière innocente à travers de petites questions.

Moi je prends du plaisir à vivre cette expérience. Comme un chercheur passionné dans son laboratoire.

Désormais j’écouterai la musique autrement 😆.

Et toi ? Avoue que tu chantes aussi faux !

Raoul MBE, 09.04.2025

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