Pourquoi il faut se méfier même de ce qui nous plaît ?
Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, chacun peut dire ce qu’il pense, partager ses idées, ses opinions, ses coups de cœur… et toucher des milliers, voire des millions de personnes. C’est une belle avancée : jamais on n’a eu autant de liberté pour parler et écouter les autres.
Cette abondance d’informations devient vite un vrai débordement. On reçoit tout et n’importe quoi : des infos solides, des théories bizarres, des affirmations qu’on ne sait même pas par où commencer pour vérifier.
Alors, chacun réagit à sa manière. Il y a ceux qui avalent tout, sans se poser de questions. Et puis il y a ceux qui essaient de garder la tête froide, de réfléchir, de trier. Mais en vrai : même les plus prudents ne peuvent pas tout contrôler, tout vérifier, tout connaître.
Et c’est là qu’un petit piège nous guette : le scepticisme sélectif. En gros on devient sceptique seulement quand ça nous arrange. Ce qui contredit nos idées, on le rejette vite. Mais ce qui va dans notre sens, on accepte sans trop fouiller. On choisit ce qu’on remet en question et ce qu’on avale tout cru, souvent sans s’en rendre compte.
Pourquoi ? Parce que les algorithmes des réseaux sociaux, eux, connaissent bien nos goûts, nos centres d’intérêt, nos croyances. Ils nous servent exactement ce qu’on aime entendre, encore et encore, jusqu’à ce qu’on soit enfermé dans notre propre bulle.
Mais attention, rester dans cette zone confortable peut sembler doux au début, mais à la longue, ça nous empêche de grandir.
Parceque se développer, c’est sortir de cette zone molle. C’est aller écouter ceux qui pensent autrement, lire ce qu’on n’a pas l’habitude de lire, rencontrer des gens différents, se confronter à d’autres idées.
Alors je vous invite franchement à casser un peu cette routine. N’acceptez pas tout ce qu’on vous sert sur un plateau. Cherchez à voir plus large, à remettre en question aussi ce qui vous plaît, à sortir du cercle fermé des informations confortables.
Le vrai combat aujourd’hui, ce n’est pas d’avoir accès à l’info. Le vrai combat, c’est de garder la tête sur les épaules, de rester lucide, et surtout, de ne pas tomber dans le piège du scepticisme à la carte.
Raoul MBE, 20.03.2025